Déjà Paru
USAGES CONTEMPORAINS DE LA PHÉNOMÉNOLOGIE
François-David Sebbah et Jean-Michel Salanskis
Deux auteurs de sensibilité différente dépeignent la situation actuelle de la phénoménologie dans une série de chapitres, commis par l’un ou l’autre, qui entre en “dialogue”.
La phénoménologie est, d’abord, saisie via le legs des pères fondateurs (Husserl et Heidegger) puis par les “passages à la limite” dus à une certaine filiation française (Derrida, Henry, Lévinas, Marion).
Ensuite, les auteurs s’intéressent aux croisements de la phénoménologie avec les sciences, soit qu’elle entre dans des transactions risquées avec les sciences cognitives, soit qu’elle donne son langage à la méditation du fondement des mathématiques. Poursuivent en mesurant l’avenir possible de la phénoménologie soit dans le cadre d’un nouveau programme de réflexion de la culture, soit comme “phénoménologie d’écrivain” qui endosse le plus philosophique de “l’attitude philosophique”, interrogeant les questions défiant tout traitement positif.
Le livre est clos par une brève “rétrospective duelle”, chaque auteur y propose son propre bilan.
L'ACHETEUR DE TEMPS
Un jeune de la banlieue a quitté sa cité. Il gagne sa vie à Port-au-Prince en revendant à des riches du temps qu'il achète à des pauvres. Job dangereux... “L’Acheteur de temps”, roman picaresco-philosophique, est écrit dans une langue parlée, scandée comme un slam. Entre un pays riche et un pays pauvre, on y redécouvre avec ironie le capitalisme, celui qui ne marche pas. On y regoûte aussi avec tendresse au sens des autres.
PENSÉES, DONC
Pensées, donc poursuit le jeu entamé dans les précédents ouvrages de Toulouse-la-Rose : des aphorismes trempés à l’acier du bon sens et de la politique qui révèlent le sordide des idées trop largement partagées.
Entre un dictionnaire des idées reçues et les loufoqueries d’un humoriste.
Bref et furieux.
LES 3 SECRETS
Le secret exerce sur nous de la fascination. Nous tombons facilement sous son charme, et nous nous laissons finalement asservir par lui car le secret exclut celui qui n’est pas en sa possession. Loin d’être une modalité comme une autre de la domination, le secret en est une des conditions. En nous répétant que le secret n’est jamais que ce que l’on savait déjà, Olivier Jacquemond cherche à nous libérer de ce charme.
LA TORTUE
“Nous avons cru en l’amour et en la révolution ? et tout cela s’est dissipé ‘comme un fantôme, qui, nous ayant donné quelque espèce de consentement pendant qu’il demeurait avec nous, ne nous laisse en nous quittant que du trouble’ ? Ma conclusion là-dessus reste opposée à celle de Flaubert : nous avons eu raison. Je crois de toute mon âme que viendront d’autres générations, avec des jeunes gens épris de justice qui s’ébattront dans l’innocence et la délicatesse. Ils ressembleront à ce que nous fûmes trop brièvement.”
MAXIMILIEN RUBEL - POUR REDÉCOUVRIR MARX-
- Miguel Abensour et Louis Janover - « Tout ce que je sais, c’est que moi je ne suis pas “marxiste”. » C’est en référence à cette phrase de Marx et à la lumière de ce que sont devenus les « marxismes » que Maximilien Rubel a établi une distinction radicale entre « marxien », qui se rapporte exclusivement à l’œuvre de Marx, et « marxiste », qui renvoie aux épigones de toutes sortes. Ironie de l’histoire : cette différence est devenue la chose la mieux partagée du monde, après avoir été objet de scandale. L’œuvre de Maximilien Rubel n’en reste pas moins « en écart » – et toujours écartée. Miguel Abensour en scrute les origines, en menant une réflexion sur le travail d’édition et de recherche d’un penseur déterminé à redonner à l’analyse critique de Marx ses multiples dimensions comme sa place dans le mouvement d’émancipation qu’elle accompagne. Louis Janover montre que Maximilien Rubel n’a pas seulement arraché Marx aux marxismes, mais ouvert nombre de perspectives susceptibles d’aiguiller la critique contre les formes les plus subtiles de confusion qui prennent l’allure de la feinte-dissidence, dernier avatar de l’idéologie. En regard, un entretien avec Maximilien Rubel permet d’embrasser l’arc de sa vie.
LE MANTEAU
Les années soixante-dix. Un enfant naît dans le tumulte joyeux de ces “années folles” où pour l’enfant roi qu’il personnifie la vie est synonyme de liberté, sans qu’il lui soit pour autant permis d’y trouver la stabilité et le bonheur souhaités. Dans son adolescence, l’achat, aux Puces, d’un manteau qui, au cours du temps, et jusque dans son âge adulte, perpétue le “doudou” dans les plis duquel il se réfugie afin d’y trouver le réconfort et d’y emmitoufler son mal-être, un manteau qui, à son image, s’use et se délite jusqu’à la trame, et en vient un jour à perdre, pendouillant et ne tenant plus qu’à un fil, son dernier bouton...
LE VOYAGE D'ICARE VALVERDE
Aigle doré, gerfaut, ermite balafré, phaéton, colibri tacheté, loriquet arc-en-ciel, engoulevent, bruant des neiges, émeraude à queue courte : suivant le mouvement d’oiseaux impensables, migrant d’un continent à l’autre, Icare Valverde parcourt les terres lointaines, s’imprègne de leurs couleurs de feu, de leurs senteurs suaves et épicées, de la sourde magie de leur paysage, de la touffeur de leur climat.
SUR L'EAU IMMOBILE ET NOIRE
La mort n’est jamais loin, frôlant ou arrachant les vies… Les morts plutôt – de passion, de faim, de guerre, d’accident, en série, volontaire, etc. – toutes avec ce même masque de kaolin et de charbon. Et si l’on pouvait leur parler, leur tenir tête, les insulter même, et leur arracher enfin leur sinistre masque ?
BARRES FLEXIBLES
Wilfride Piollet remplace l’appui horizontal et sécurisant de la main posée sur la barre traditionnelle par un appui imaginaire fixé alors en point d’attention. Sensibilisation à la gravité, ce point permet les ajustements dynamiques d’un axe ouvert.