Poésie
L'IMAGE INVISIBLE
« À travers un des poèmes qui le composent, intitulé “Gris lumière”, cet ouvrage fait écho au temps gris clair aimé de Cézanne, où se révèle pleinement, ce gris qui, dit-il, “seul règne dans la nature” et qui, selon Baudelaire déjà, “résume en lui toutes les couleurs”.
“Journal”, le texte sur lequel s’ouvre L’image invisible, reflète le dessein qui sous-tend l’ensemble : donner corps au rêve d’un livre qui par son propre mouvement s’élaborerait indéfiniment, de jour en jour, sans qu’un terme lui soit prescrit, comme il en va de la vie même. » J.-P. B.
"Sont-ils miens, ces mots béants
il est mort – tu es mort –
hier ? ou voici des années ? toi
dont parfois la main fraternelle
vient encore guider la mienne
tu es mort — tu es vivant.
J.-P. B.
La planète en petits chaussons
Dans les années quatre-vingt, Joël James fait le choix d'une vie simple alliant son désir d’indépendance qui le porte à devenir maraîcher dans la région de Bayonne.
Un choix qui pour autant n’est pas un retrait à goût d’ascèse et d’ermitage ; les pieds bien ancrés sur une terre conjuguée avec le ciel lui sont un bon terreau de la pensée.
Il voit, observe et note attitudes et réflexions comportementales soumises, à tort ou à raison, à ce que l’on dit être la modernité de notre époque dans un monde qui de tout temps fut et sera en perpétuelle (r)évolution.
Les soixante et un textes ici présentés nous en font goûter l’acide et la subtilité.
"La rumeur pour information. Le fait divers pour spectacle permanent. La publicité comme pensée universelle. Le quotidien pour alimenter l’art et l’humour. La compétitivité comme nouvel horizon de la consommation outrancière. Oh! la bienveillance. Alors là, je m’incline."
Vies d'anges
Ayant depuis toujours expliqué ce qui était explicable, les mots, autre qu’à nous conforter dans les choses de l’ordre, n’ont pas réussi à nous faire changer l’ordre des choses. Amer constat de l’auteur qui, dans ce recueil, a sans vergogne pris un malin plaisir à mélanger formules de langages et diverses expressions entendues, manière de fabriquer un salmigondis amphigourique à tonalité poétique, comique, voire même burlesque, menant à une pensée anarchique des plus sulfureuses.
La Terre sucre les fraises
Fragments narratifs d'un monde en souffrance, par un homme qui voit venir la mort.
Fragments entrecoupés de dessins, de phrases brèves, de poèmes et d’haïkus buissonniers : quelques échappées libres qui nous emmènent ailleurs…
"Est menaçant, qu’est-ce à dire ? Le ciel est-il azur et cancérigène ? Est-il bien camouflé ? Est-il tout bleu ou brun et bleu, d’éclairs zébré ? De plus en plus souvent derrière les carreaux de ma fenêtre j’aperçois comme un éclat de grenade la brillance furtive de cisailles, de haches, de machettes, de sabres, de métal noir et le silence du tonnerre alors m’asphyxie."
"Nous aimions tant parler des étoiles, de la lune et de la pluie vous et moi, autrefois ! Des vagues et de la neige, des toboggans glacés, de la verdeur des herbes sous la rosée."
CHANT D'ELLE
"De jour comme de nuit, et même au gré des rêves qui nous procurent plaisir ou tracas, des tas d’idées nous traversent l’esprit. Le temps qu’il fait, un regard, un croisement insolite dans la rue, un voyage, un livre, une couleur, une forme, des mots, sont le déclencheur qui a pouvoir de nous faire plonger ou replonger en nous-mêmes sur des registres et des tonalités divers où nous explorons ce qui constitue l’ordinaire de la vie tout autant dans sa légèreté que dans ses implications les plus souterraines.
Confrontés à notre personnalité, déjà bien souvent en butte à ses propres dualités, nous avons, au-delà, fort à faire avec l’être en réplique que nous sommes : clones en face-à-face qui, dans un cadre social donné, s’imposent et s’opposent à l’Autre, chacun dans son unicité. L’Autre, ce miroir de soi-même, reflet impitoyable de nos postures, de nos comportements et de nos pensées."
Chant d’elle réunit une série de poèmes dans lesquels J.-M. Sens aborde quelques-uns des thèmes illustrant notre quotidien, dans une langue cinglante qui en appelle aussi, et là où le bât blesse, à parfois savoir rire de nous-mêmes.
LE POUCE EN INCARTADE
Trente-quatre poèmes, trente-quatre variations sur les thèmes des éternels questionnements qui cherchent à sonder le pourquoi de l’Homme : enfance, amour, révolte, mort...
LA VERTU DES OMBRES
La Vertu des ombres, sous un aspect polémiste et pamphlétaire, aborde la tragique situation politique et dictatoriale des pays d’Amérique latine dans les années soixante-dix et quatre-vingt.
« Dans les sables mouvants de la déréliction et de la peur, nous sommes les bagnards de la solitude, et de cela nous mourons à petit feu… À la fois être et apparence, je reste mon propre néant… », écrit le poète Rémy Durand.
UN TEXTE PROVISOIRE
La poésie de Kéva Apostolova cingle, crie la vie et la mort scandées du temps de sa temporalité, elle dit l’incertitude et le déchirement, elle dit la colère et l’amour. Dans une langue parfois brutale, à la limite de la facétie de l’enfance, l’auteur pose sur elle-même un regard, que reflète le miroir du soi des autres.
À L'AIR LIBRE
« Vos textes se proposent comme des maquettes d’instants », avait écrit Francis Ponge dans une lettre à Daniel Blanchard. Dans ces textes brefs, il s’agit de saisir la qualité mais aussi la structure d’un moment de vie – comment agit le deuil d’une personne proche, ou l’emprise de la montagne sur l’esprit, comment se rencontrent le bruissement des feuilles ou de la rivière et la parole humaine... Et cela hors de tout cadre formel ou conceptuel préétabli – « à l’air libre ».
PLUMES ABANDONNÉES
Artiste dans l’âme, danseur étoile et poète, Jean Guizerix livre dans ce texte une remarquable et brillante représentation de l’accord parfait de l’intelligence du corps s’unissant à l’esprit.
Les termes de la danse sont l’attelage qui débute et entraîne la pensée poétique de Jean Guizerix tant dans le mouvement de l’expression que dans l’expression du mouvement.