La Blanche

Extinctions de voix

À mi-chemin entre récit autobiographique et essai, Extinctions de voix examine le rôle que les médias (les supports de la communication) ont joué, par leur présence comme leur absence, dans la configuration de la vie d’un personnage longiligne, né suisse-alémanique et devenu, Dieu sait pourquoi, un spécialiste de littérature française moderne, alors que celle-ci n’était peut-être pas son genre. Comment ou pourquoi devient-on critique littéraire ? Telle est la question posée dans ce qui s’apparente à une auto-analyse dont le sérieux n’est jamais certain. Le fil conducteur en est l’histoire de la voix de l’auteur ou, plus exactement celle de ses extinctions, de ses défaillances et de ses absences. En effet, si celui-ci a beaucoup rêvé de se faire entendre, il reconnaît volontiers, car le panégyrique n’est pas son fort, qu’il n’avait pas vocation à devenir une voix. Mais n’est-ce pas le destin de tout critique littéraire ? Celui-ci n’est-il pas voué à une voix d’emprunt, à une secondarité qu’il lui arrive de conjurer en se réfugiant dans la théorie ? Ne vient-il pas par définition après ceux qui ont su imposer leur voix, toujours trop tard ? Et comment, si c’est le cas, échapper à la dérision et à l’insignifiance ?

 

L’ouvrage est constitué d’un prologue, d’un chapitre d’introduction qui en justifie le projet, puis d’une quinzaine de chapitres qui retracent, de la petite enfance à l’âge de la retraite professionnelle, un rapport à la voix, aux automobiles, aux images, aux bandes dessinées, à la télévision, à la radio, aux enregistreurs, au cinéma, au corps et à sa taille, aux mégaphones utilisés dans les manifestations, à l’écriture, aux langues et aux accents, aux (beaux) livres et enfin à la littérature. Il raconte une aventure critique, ou l’aventure d’un critique, placée au sortir de l’enfance sous le signe des années 68, puis de la « théorie », du (post)structuralisme et de l’exil dans le Nouveau Monde, une aventure ponctuée également par la découverte décisive d’auteurs tels que Stéphane Mallarmé ou Guy Debord. Au fil des derniers chapitres, on découvrira que cette aventure est également celle d’une disparition, ou du moins d’un abandon de la critique littéraire, imposés par l’époque, ou par la vie.

Editeur:
Collection:
Date de parution: 
15/10/2025
ISBN 978-2-84534-325-2 * 25 euros * 352 p. * 15x20 cm
couverture Extinctions de voix
Prix: 
25,00 €

Frais d'envoi inclus en France Métropolitaine, Union Européenne et Suisse.

Sylvère

Ancien agent de l’édition française à New York, auteur de trois romans et d’une dizaine d’essais, dont French Theory et La Droitisation du monde, François Cusset est professeur d’études américaines à l’Université de Nanterre.

Sylvère, donc !

La vie agitée (1938-2021) d’un presque inconnu, ici juste prénommé, pour servir de tombeau à tout le vingtième siècle : parce qu’il a été enfant caché, habité par la guerre et une judéité refoulée, parce qu’il a pressenti l’éternel retour du fascisme, parce qu’il a importé en Amérique la French Theory et exporté en Europe l’avant-garde US, parce qu’on lui doit une revue culte et des fêtes mémorables, parce qu’il a été l’ami de John Cage et de Félix Guattari, des féministes punks et des artistes en vogue, parce qu’il a été noceur à New York et cinéaste insolite, prof de philo mythique et personnage de série, et qu’il n’a cessé, tout du long, de faire exister plus grand que lui pour se taire et mieux disparaître. Mais le lien compte plus que ceux qu’il relie. Le ventriloque en dit plus que ceux qu’il fait parler. Incarnée par des sensations précises et quelques concepts forts, cette vie-là nous fait voir le crépuscule des modernes, l’intelligence folle d’un monde disparu. Sylvère je l’ai connu, et je voudrais que d’autres, entre les lignes, aient cette chance à leur tour.

Editeur:
Collection:
Date de parution: 
15/10/2025
ISBN 978-2-84534-323-8 * 15 euros * 132 p. * 15x20 cm
couverture Sylvère
Prix: 
15,00 €

Frais d'envoi inclus en France Métropolitaine, Union Européenne et Suisse.