L'auteur
Frédéric Spinhirny, directeur adjoint à l’Hôpital Universitaire Necker-Enfants Malades, ancien élève de l’École des Hautes Études en Santé Publique, diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et titulaire d’une licence de philosophie. Éloge de la dépense est son premier essai.
Frédéric Spinhirny
Hôpital et modernité
En détresse, sous pression, à bout de souffle, en crise :
Le diagnostic de l’hôpital public fait l’actualité
dans les médias.
Les symptômes du malaise sont décrits à travers
le harcèlement, l’épuisement professionnel,
la perte de sens, en termes
de désengagement, d’absentéisme,
de dépression voire de suicide.
Les causes sont multiples et ambivalentes :
Logique du chiffre, concurrence,
méthodes de gestion, mais aussi
mandarinat du corps médical, hiérarchie excessive,
bureaucratie, individualisme.
Institution républicaine mais également organisation innovante,
l’hôpital public est le miroir des évolutions sociales et
des métamorphoses contemporaines du travail.
Mettre des mots précis sur les nouveaux rapports sociaux
reste un art délicat.
Là est l’ambition de cet essai :
Dès lors que nous cherchons les causes de nos difficultés
et les solutions à nos malheurs,
ressaisir ce qui nous file entre les doigts.
Pour enfin répondre au malaise.
L'homme sans politique
Désormais nous sommes rivés à notre humanité. Le développement accéléré de la conquête spatiale tout comme l’apparition de robots de plus en plus performants, bouleversent le monde commun que nous gardions jusque-là précieusement. En effet, le progrès technique ne nous interpelle plus uniquement pour questionner notre éthique, notre désir ou nos compétences, mais bien pour nous demander si une politique entre les hommes est encore utile.
Avec un peu d’anticipation, nous pouvons alors nous demander : les androïdes rêvent-ils de vote électronique ? Sur notre prochaine planète, devrons-nous élire un robot pour nous débarrasser enfin de la politique ? Et finalement le post-humain est-il post-politique ? L’ambition de notre essai est de montrer en quoi il est nécessaire de réhabiliter la sensibilité politique à l’heure où les automatismes nous rendent la vie facile et, en un sens, libérée de tout engagement.
ÉLOGE DE LA DÉPENSE
Avec une postface de Yann Diener
La dépense n’a plus bonne presse. Désormais, tous les partis politiques s’en défendent pour conduire au mieux une politique d’austérité ordonnée par la crise européenne. Parallèlement, les messages publicitaires et les injonctions médiatiques engagent l’individu à se dépenser sans limite et à consommer — quitte à culpabiliser. Il y aurait donc un double mouvement, une schizophrénie moderne entre dépense publique et dépense privée, entre économie générale et économie psychique. Pourtant, la politique d’austérité dévoile un même idéalisme néfaste pour l’ensemble du corps politique. En prenant appui sur la pensée contemporaine, cet essai explore les problématiques actuelles de la dépense dans la parole publique et ses conséquences sur la place du citoyen. L’ambition est de mettre à jour les rapports physiques et symboliques qui lient l’austérité politique à l’ascétisme individuel dans une même morale de la production, pour pouvoir redonner à la dépense toute sa valeur subversive.