Déjà Paru
JEAN-PAUL JUNGMANN PAR LUI-MÊME
Un très bel ouvrage de 1452 dessins de l'architecte Jean-Paul Jungmann
“Comme tout artiste, un architecte dessine pour plusieurs raisons :
Le dessin est un aide-mémoire ; il permet d’exercer la coordination entre la main et l’œil ; il facilite la compréhension de structures complexes, naturelles ou artificielles.
Comprendre c’est dessiner ; le dessin est une manière de penser.
Mais le dessin architectural a un statut particulier. Chaque représentation architecturale se situe de part et d’autre d’un éventail entre idée et construction. [...] Le renouveau d’intérêt pour les dessins utopiques comme l’atteste le livre de Ulrich Conrads et Hans Sperlich publié en 1960 ‘Phantastische Architektur’, forme une partie du contexte qui permet de saisir les travaux de l’architecte-dessinateur Jean-Paul Jungmann et de ses compagnons qui, eux aussi, dans les années 1960-1970, ont essayé de marier la théorie et le dessin pour déstabiliser le modernisme institutionnalisé de l’époque.” (Tim Benton et Caroline Maniaque)
MURMUR
" Tournant les pages du passé, l’espace mural, sur le temps auto programmé écritoire public tout niveau s’ouvrant à toute opportunité ou importunité, prend la parole : chassé-croisé intergénérationnel aux multiples langages, aménité/causticité.
À ce point devenu un espace qui pour autant de moins en moins ne se contient, le champ d’expression s’emballe et gagne du terrain; le squat est d’importance et s’empare sans ambages de tout support urbain de verticalité et d’horizontalité toujours plus à même de jouer à volonté sur tous les tableaux.
Variations choisies, au sens que l’on veut bien leur accorder, sur ce que sont d’autorité les murs d’aujourd’hui.
L’inscription enchaîne.
Beauté. Haine. Agrément. Vulgarité.
Atout venant, et son contraire."
Doléances
Doléances est un essai pamphlétaire partant d'un seul postulat :
La France est le boulet de la République.
Cet essai se propose, ni plus ni moins, d'imaginer la séparation, sans effusions de sang, de ces deux entités contradictoires, si du moins l'on désire que la Nation se démarque du nationalisme fascisant actuel et des “patrouillotes” qui s'en réclament. Pour appuyer définitivement cette rupture avec l’ancien régime (La France fille aînée de l’Église), l'auteur préconise de changer la date de la fête nationale pour celle du 21 janvier, jour de l'exécution de Louis XVI, qui aurait dû être le dernier monarque à régner sur le territoire de la République proclamée par les Conventionnels de 1792. Le but étant que les gens, en citoyens responsables, cessent d'attendre Le chef, L'empereur, Le dirigeant suprême ou encore, L' homme providentiel, qui pourraient améliorer leur vie quotidienne, les parlementaires élus par leurs suffrages étant suffisamment nombreux pour ce faire.
Enfin, face à la montée des radicalismes religieux, il serait souhaitable que l’État se déclare athée, c’est-à-dire un État pour lequel Dieu est une superstition et où le blasphème n'existe pas.
Aux yeux de l'auteur, ces différentes doléances devraient permettre à la République et à ses citoyens de rompre à jamais avec l'antisémitisme et l'anglophobie, qui sont les deux gamelles de “la France éternelle”.
LE BLUES SUR LES VIEILLES GUITARES (EN FER)
" J’ai rencontré le bluesman Willie Casey à Huttington, petite ville de Long Island (État de New York) à propos d’un article universitaire. Notre rendez-vous eut lieu le 10 avril 2016 au domicile de Peter, un ami.
Né le 18 août 1916, ce vieux guitariste de blues était alors presque centenaire. Répertorié dans les ouvrages spécialisés sous le pseudonyme de Chuck Flap, il s’était fait connaître sous le nom de Willie Chuck Flap Casey. Le contact a très vite été confiant, et d’autant plus après lui avoir révélé que je jouais du blues sur une Dobro D33, guitare avec une caisse en métal, identique à celle dont il se servait en fin de carrière.
À mon retour en France, au vu de tout ce que Chuck Flap m’avait révélé mon projet a pris forme et j’en ai discuté avec mon frère Jean-Marc, graphiste et connaisseur sensible de cette culture blues. Nous avons en accord décidé de transformer l’interview en récit graphique, en nous répartissant les rôles : Il prenait en charge les images, j’y adaptais le texte. Un nouveau titre s’est imposé pour une publication qui raconte le blues, notre blues. "
Adorations
Lors d'une soirée d'hommage à leur défunte mère les membres d'une famille se déchirent. Deux clans s'opposent tant sur l'héritage matériel que spirituel d'Indrid Decour...
" [...] face à moi se tenaient côte à côte l'oncle Alain et Angélique, j'apercevais distinctement leurs yeux exorbités, les joues tirées d’Angélique, ses lèvres siliconées, et les sourcils broussailleux de l'oncle Alain, ses narines palpitantes, ils ne me fixaient plus, ils échangeaient des messes basses, j'essayais de réfréner ma peur, l'oncle Alain et Angélique savaient que je m'étais rangé dans le parti des pro-Ingrid Decour, j'avais fait cause commune avec Jacinte, pour eux c'était une trahison, j'étais devenu leur ennemi, exceptées Jacinte, Diane et Alice, les autres membres de la famille me détestaient, si j'ajoute qu'ils me soupçonnaient de malversations testamentaires il y avait de quoi redouter le pire, J’ÉTAIS BEL ET BIEN EN DANGER DE MORT [...] "
Chants d'utopie troisième cycle
En ce troisième cycle des Chants d’utopie, Brice Bonfanti, dans un foisonnement baroque de printemps et de forêt primaire, nous mène à un nouveau chant exploratoire en ces champs immenses que sont l’Histoire, l’anthropologie (anarchiste), la mystique, la biologie, le mythe, l’écologie, et la peinture. Pour moteur, la sphère du possible et de l’inconnu qui nous emporte vers le souffle de l’utopie animant tous les lieux et les temps.Comme autant de visages pluriels en recherche d’un Mieux ou d’un Bien d’un autre monde qui, enfin, soit le nôtre, des figures apparaissent, qui nous font voyager :Dihya, reine guerrière Amazigh qui se réfugie au fond d’un puits pour échapper à l’esclavage, au viol et au pillage, Ounouogha, enfant chamane de Sakha, en Sibérie, qui discerne dans le ciel un animal universel, Mandrin, contrebandier prodigue en Dauphiné, qui se voit dans l’obligation de capturer au matin venu ses rêves échappés durant la nuit, Antoni, drapier hollandais qui découvre les premiers aborigènes, à l’origine des vivants peuplant la Terre : les bactéries, Palghat en Inde, paysanne warlie, peintre selon la coutume des femmes de son peuple aborigène, dont l’art s’épanche sur le globe, Komachi accompagnée d’un robot, une poétesse nippone amoureuse d'un Aïnou.
Levinas
Ce dernier livre prévu par l’auteur voyant son état de santé décliner montre l’importance qu’Emmanuel Levinas avait prise dans la vie philosophique de Miguel Abensour.
Le sommaire, constitué de textes “bruts” ou “sans ambages”, montre parfaitement les multitudes d’angles que cette pensée inspirait à Miguel Abensour.
Une pensée qu'il imaginait comme l’une des plus libres qui soient, y compris sur des questions aussi délicates qu’inextricables qui se posaient en son temps et se posent toujours
dans le nôtre.
Sommaire :
Rencontre, silence * Penser l’utopie autrement * L’extravagante hypothèse * Le mal élémental.
Éthique et politique : Le contre-Hobbes d’Emmanuel Levinas * L'utopie paradoxale de la demeure * Lire Emmanuel Levinas * N’oubliez pas que je suis phénoménologue
* L’an-archie entre métapolitique et politique * Sartre Levinas * L’État de justice chez Levinas * L’utopie des livres.
— Éditeurs Anne Kupiec & Hubert Tonka —
Dédale aux cloisons d'air et de temps
Fils de parents célèbres, — un père cinéaste, écrivain, académicien, une mère comédienne qui, le père s’étant éclipsé, dut l’élever seule — l’auteur, dans ces pages que sous-tend la « question du père », aujourd’hui si confuse, tente, à travers des textes variés, de cerner qui il est, et ce qu’il est devenu au cours des années :
« On n’écrit pas “pour les autres”, dit Reverdy, on écrit aux autres. C’est particulièrement vrai de ces pages. Dans mon esprit, à l’origine, elles s’adressaient à quelques amis, proches ou moins proches, que je prenais le risque d’agacer, ou pire, par ce collage de textes hétéroclites — récits, diatribes, rêves, bouffonneries — où, sur fond d’autobiographie, il est question aussi bien de l’air du temps et du temps qui passe, de peinture et de poésie, que de la naissance et de la mort.
» Ce que j’ai appris de cette entreprise, c’est à quel point ma mémoire est faite d’oublis, de confusions, de lacunes, de vides, courant parfois sur des années. Je serais totalement incapable d’écrire un récit continu et cohérent de ma vie, l’équivalent d’un journal rétrospectif. Aussi bien n’est-ce pas ce que j’ai voulu faire, mais seulement “mettre noir sur blanc”, dans leur incohérence même, quelques souvenirs plus ou moins fuyants ou obsédants, quelques points de vue sans doute contestables auxquels cependant je tiens (ou qui me tiennent — et même certains que j’ai abandonnés depuis...), et qui mis bout à bout composeront, du moins je l’imagine, une sorte d’autoportrait dont le disparate même ferait l’unité. »
LES PLEURS DU MÂLE
Les Pleurs du mâle ?
Variations mâles ou femelles, sur l’ambiguïté existentielle et comportementale de la pensée et de la condition humaine.
Passer de "Mont raidi m'aide à bander l'arc" à “L’objet du délire”, de L'objet du délire au “Noir au blanc”, du “Noir et blanc” à “l’Œuf au plat”, de “l’Œuf au plat” à la “Salade”, de la “Salade” au “Marcheur”, du “Marcheur” au “Conte à dormir debout”, du “Conte à dormir debout” à “Trumpette”, de “Trumpette” à “Mon caca fume” …
(Soulignés de quelques photographies de l'auteur).
BLOBS
Le blob ? Qu’est-ce que c’est ?
Une fonction sur les logiciels de modélisation que commencent à utiliser les architectes au milieu des années quatre-vingt-dix ; et bientôt, le nom que prennent les architectures les plus en vue de cette nouvelle ère numérique : étranges bulles ou cocons déformés... Mais le blob, depuis 1958, est aussi cette gelée rosacée fondant depuis l’espace sur les citoyens horrifiés de Phoenixville et d’ailleurs. Et de cette calamité, qui faillit emporter Steve McQueen dès ses débuts, tous se souviennent.
Il y a une énigme du blob :
Pourquoi une révolution architecturale irait-elle trouver ses modèles dans les films d’horreur de série B ? Et un enjeu : penser l’architecture non plus en fonction de schémas techniques simplifiés, mais dans une perspective médiatique où l’informatique renouvelle les conditions de dessin, de production mais aussi, et plus largement, la sphère sociale elle-même comme l’imaginaire commun, réinventés par les réseaux et la déterritorialisation.
Avec, au bout du voyage, ce qui pourrait bien apparaître comme l’icône parfaite, et terrifiante, de l’espace
néo-libéral : LE BLOB.