LE ROMAN DE DIX JOURS
LE ROMAN DE DIX JOURS
Le médecin a été formel, 24 heures sur 24, dix jours de lit, repos COMPLET. Un moment de panique et puis au fond, après réflexion, la sentence n'est pas si terrible face au diagnostic un peu méchant du départ.
Organisation de la vie à bord qui s'installe. Les livres d'abord, les relectures, les découvertes, l'envie de se gaver de la boulimique substance des pages. À portée de main, la musique, les objets gourmands, le téléphone, les mots croisés, les carnets, les stylos aux encres divines, et le petit chien noir en boule ravie de l'aubaine.
Le temps, alors, sur dix se décline autrement, amène à l'effervescente impatience des jours, dérive réflexive, coq-à-l'âne fragile reliés d'images bruissantes étonnamment célées à l'abri des caches secrètes, cueillettes d'émotions vives que l'on croyait oubliées, vibrant pizzicato des notes qui se mettent à courir au même rythme que les doigts, emportement, flots chaotiques des paroles, comme galets rugueux qui roulent, librement charriés par le torrent insoupçonnable. J.-M. S.