TRACES, REVERS, ÉCART
TRACES, REVERS, ÉCART
À travers l'emprunt des phrases d'autrui, Debord s'est fabriqué des masques, moins par dandysme que dans le but d'agrandir sa personnalité à un type. Il en devenait exemplaire. Intégrant dans son existence des modèles rencontrés dans l'histoire, il a utilisé ces derniers pour enrichir sa vie et lui imposer une direction. Les figures de Villon, de Lacenaire ou de Cravan lui ont, en quelque sorte, servi de surmoi littéraire. S'il a refusé de partager les valeurs de ses contemporains, qu'il tenait pour des illusions, il a été à l'écoute de ceux qui, avant lui, ne se sont pas satisfaits de l'existence, telle que la leur proposait la société de leur temps. C'est la raison pour laquelle il a repris leurs propos, montrant par là qu'on choisit ses ancêtres de la même façon qu'on choisit son mode de vie. Debore va-t-il réussir à proroger le Grand œuvre de Debord ? Vous le saurez en lisant cet ouvrage ,au titre en palindrome, aux 221 paragraphes – à l'instar de la Société du spectacle. Elle-même à l'instar des Ricordi de Guichardin... de secret livré à secret créé, au moins le jeu reste, et le clou est bouclé.